Huiyuan

Pour le moine Huiyuan de l'école Shidilun, voir Jingying Huiyuan



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Moine bouddhique - Personnalité du bouddhisme - Bouddhisme

Pour le moine Huiyuan (523-592) de l'école Shidilun, voir Jingying Huiyuan

Huiyuan ?? (334—6e jour du 8e mois 416), japonais Eon (???), est un moine célèbre de la dynastie Jin qui joua un rôle important dans le développement du bouddhisme au sud du Fleuve Yangtsé (Chang Jiang). Disciple du spécialiste des textes prajnaparamita et traducteur Dao'an, il s'installa vers la cinquantaine sur le mont Lu où il fut actif pendant plus de trente ans jusqu'à sa mort, rassemblant de nombreux disciples. Il fit entreprendre des traductions de textes bouddhiques, prenant conseil à partir de 402 auprès de Kumārajiva sur de nombreux points de doctrine, et renforça la discipline monastique. Il fut le premier à promouvoir la dévotion à Amitābha comme aide à la méditation, c'est pourquoi il est reconnu par le mouvement amidiste comme son patriarche fondateur. Sous les Song, les promoteurs du syncrétisme des trois doctrines (confucianisme, taoïsme et bouddhisme) répandront la légende de sa rencontre avec Tao Hongjing et Lu Xiujing.

Biographie

Son nom de famille était Jia (?) et son prénom inconnu. Il naît au Shanxi, dans le comté de Yanmenloufan (?????) près de l'actuelle Ningwu (??). Après avoir étudié les classiques confucéens et taoïstes, il suit à 13 ans son oncle maternel (nom de famille Linghu ??) à Xuchang et Luoyang. En 354, il décide de partir vers Nanchang pour rejoindre l'ermite confucéen Fan Xuanzi (???), mais la route vers le sud est coupée par les troubles qui suivent la mort de Shihu (??), souverain des Zhao Postérieurs. Il décide alors de se rendre sur le mont Taihang (???) où le moine Dao'an (314-385) dirige une communauté, et devient son disciple avec son frère cadet Huichi. (??). Il fait bientôt preuve d'une bonne compréhension des textes prajnaparamita qu'il commente à l'aide du Zhuangzi. En 358, Dao'an l'envoie à Jingzhou (Hubei) auprès d'un autre disciple, Zhufa Taiji (????), qui lui fait part de la rébellion du moine Daheng Changxin (????) dont son élève Daoyi (??) n'a pu venir à bout. Huiyuan y parvient et s'acquiert du prestige.

À partir de 361, l'instabilité politique oblige Dao'an et ses disciples à changer souvent de résidence. Après un passage par le Henan à Ye et sur le mont Wangwu (???), ils se fixent en 366 à Xiangyang au Hubei, au monastère Tanxi (???). En 378, le général Qin Fu Pei (??) attaque Xiangyang et capture Dao'an, qui est emmené à Chang'an pour y diriger des traductions. Avant son départ, il donne congé à ses disciples et leur demande de suivre chacun son chemin. Huiyuan a alors 45 ans.

Emmenant une partie des disciples de son maître vers le domaine des Jin orientaux, il retourne tout d'abord à Jingzhou où il réside trois ans au monastère Shangming (???). Il se met ensuite en route pour le mont Luofu (???) dans le Guangdong. Néanmoins, passant par le mont Lu, il est séduit par l'environnement, d'autant qu'un ancien condisciple avec qui il s'était lié d'amitié, Huiyong (??), y réside au monastère de «Forêt occidentale» (Xilinsi ???). Huiyuan et ses compagnons s'installent en 381 dans un ermitage rudimentaire appelé vihara Longquan (????). Trois ans après, sur l'entremise de Huiyong, Huan Yi (??), préfet de Jiangzhou (??), fait bâtir pour lui le monastère de «Forêt orientale» (Donglinsi ???), en parallèle avec celui de son condisciple. Huiyuan s'y fixe et y rassemble de nombreux disciples moines et laïcs. Il entreprend et poursuit jusqu'à sa mort une tâche de traduction et d'explication de textes bouddhiques, avec l'aide de moines occidentaux qu'il réussit à faire venir sur le mont, et de Kumārajiva, avec qui il tient une relation épistolaire. Il rédige des ouvrages et structure sa communauté monastique selon les règles orthodoxes basées sur le vinaya des Sarvastivadin. Il est le premier à promouvoir officiellement la dévotion à Amitābha et l'aspiration à son paradis comme étapes vers la libération. Il meurt sur le mont Lu en 416 à l'âge de 83 ans, sans en être jamais redescendu.

Traductions et rédigés

Huiyuan avait à cœur d'avancer dans la compréhension du bouddhisme et de propager sa doctrine. À cet effet, il envoie en 391 ses disciples Fajing (??) et Faling (??) vers le nord-ouest à la recherche de sutras. Il s'efforce de faire venir à Lushan des moines des régions occidentales pour entreprendre des traductions. Ainsi, Sanghadeva[1] traduit Le Cœur de l'Abhidharma (Apitan xinlun ?????) et le Tridharmakasasyra (Sanfadu lun ????) ; Budhabhadra (359-429), [2] transfuge de Kumārajiva, traduit à sa demande le Soutra de la pratique de la méditation des moyens habiles upāya (Xiuxing fangbian chanjing ??????). Huiyuan rédigé les préfaces ; il écrira aussi celle du Soutra du Lotus. Buddhabhadra traduira aussi le Yogacarabhumi et plus tard le Mahaparinirvanasutra.

Il invite Dharmaruci[3] à finir la traduction des règles monastiques des Sarvastivadin (Sarvastivada-vinaya, Shisonglu ???) laissée inachevée par la mort de Puṇyatara, [4] compagnon de Kumārajiva.

Huiyuan, dépositaire de la tradition prajnaparamita de Dao'an, continue de vouloir comprendre la pensée mahāyāna. C'est ainsi qu'il entreprend une correspondance avec Kumārajiva, par l'intermédiaire d'un ancien général Qin devenu moine sous le nom de Tanyong (??). Ses questions au maître (Wen dacheng zhong shenyi shibake ?????????) et les réponses de ce dernier (Luoshi da ???) sont réunies dans le Livre du sens du mahāyāna (Dacheng dayi zhang ?????). Quand Kumārajiva a achevé la traduction du Traité de la prajnaparamita (Dazhidulun ????), le maître taoïste Xianxiang (??) est sollicité pour une préface, mais décline. L'empereur Yao Xing (??) des Qin Postérieurs la demande alors à Huiyuan. Ce dernier préface l'ouvrage et résume en vingt fascicules les cent d'origine (Dazhidulun chaoxu ??????). Inspiré, il compose le Daxing lun (???) qui lui vaut les compliments de Kumārajiva pour son intuition. Les spécialistes modernes considèrent que, compte tenu de la limitation des sources mahāyāna accessibles à l'époque, la pensée de Huiyuan est en particulier constituée sur la base de l'Abhidharma hinayāna, mais qu'il est en effet, parmi ses contemporains, celui qui a le mieux compris la pensée prajnaparamita. Plus tard, un échange épistolaire aura lieu entre Sengzhao (??), disciple de Kumārajiva, et Liu Yimin (???), disciple de Huiyuan, concernant le Bore wuzhi lun (?????) composé par le premier ; il est rassemblé dans un recueil intitulé Correspondance avec l'ermite Liu Yimin et autres (Yu yinshi liuyimindeng shu ????????).

L'éducation confucéenne et taoïste de Huiyuan, l'étendue de sa culture et l'excellente tenue de sa communauté lui valent de bonnes relations avec les autorités locales. Des personnalités montent lui rendre visite pour bénéficier de son érudition : Yin Zhongkan (???), préfet de Jiangzhou dont le monastère dépend, vient en 392 l'interroger sur le Yijing ; en 399, le général Jin et usurpateur Huan Xuan (??) le consulte sur le Classique de la piété filiale[5]. Quand Huan Xuan lui fait parvenir l'avis qu'un moine doit en toutes choses s'incliner devant l'empereur, [6] Huiyuan répond par la fameuse épître Un moine ne s'incline pas devant l'empereur, [7] et impose assez d'estime et de respect pour que, malgré l'hostilité de Huan Xuan envers le bouddhisme, Lushan soit toujours épargné. En 405, He Zhennan (???), général qui a mis fin à l'usurpation, se rend à son tour à Lushan et questionne le bien-fondé pour les moines de porter un habit qui découvre leur bras droit tandis que, soutient-il, la tradition chinoise considère ce côté comme sinistre. Un débat par textes interposés est entamé. He Zhennan fait parvenir son avis [8] ; Huiyuan répond dans le Traité sur l'habit monastique[9] par lequel il convainc He Zhennan que cette particularité extérieure du bouddhisme recouvre une similitude profonde avec les courants de pensée respectant les traditions chinois. Il contribue à la sinisation du bouddhisme aussi dans le Ming baoying lun (????) et le Sanbaolun (???), dans lesquels il expose une vision de la rétribution karmique conforme à la pensée morale et religieuse chinoise, basée entre autres sur la croyance à la permanence du shen (?), composante spirituelle de l'être humain ; on lui doit aussi le Bianxinshilun (????).

Il est d'autre part l'auteur de poèmes rassemblés dans les Poèmes épars du monastère de Donglin à Lushan (??????), Stances en réponse au maître Kumārajiva (??????) et Wanfoyingming (????).

Disciples

La tradition rapporte qu'il avait plus de cent disciples, moines et laïcs, en majorité lettrés. Au nombre des premiers on peut citer Tan Yong (??), messager entre lui et Kumarajiva, Tanheng (??), Daobing (??), Fajing (??), Faling (??), Daozu (??), Sengche (??), Tanshun (??), Daowang (??), Faan (??) qui fonda un lieu de culte à Xinyang (??) au Gansu, puis à Shu, Huiguan (??), auteur de trois ouvrages[10] et de préfaces de sutras. Huiyao (??), habile artisan, aurait fabriqué pour la communauté une horloge hydraulique en lotus et un oiseau de bois mécanique. Huichi (??), frère cadet de Huiyuan, était un prédicateur apprécié et fut nommé à Jiankang (??) pour réviser la traduction du Madhyamagama (????). Parmi les laïcs, on peut citer Liu Yimin (???), Zong Bing (??), Zhou Xuzhi (???), Lei Cizong (???), Bi Yingzhi (???), Zhang Jishuo (???).

Terre pure

Au septième mois de l'année 402, avec cent-vingt-trois disciples, il fait vœu devant l'effigie d'Amitabha d'atteindre le paradis occidental du bouddha ; Le texte du vœu est rédigé par Liu Yimin. Les temps troublés et la difficulté d'obtenir un corpus satisfaisant de textes idéalement compris font penser que la terre pure d'Amitabha est un lieu de passage indispensable pour énormément, où il leur sera envisageable de travailler à leur libération dans de meilleures conditions. À partir de ce moment, auront lieu des réunions de la Société du lotus (bailianshe ???). Huiyuan définit cette pratique dans la préface du Nianfosanmeishiji (??????) comme une forme de méditation visuelle guanxiang (??) intégrée à la totalité de la pratique ; les pratiques amidistes seront en Chine le plus fréquemment combinées à la méditation chan. Une légende prétend que la Société du lotus fut ainsi appelée car ses réunions avaient lieu à proximité d'étangs de lotus aménagés par Xie Lingyun (???), neveu de Wang Xizhi et aristocrate à qui on reprochait son arrogance, pour pouvoir être admis à participer à la Société.

Références et notes

  1. Sengjiatipo ???? ; nom chinois Qutan ??
  2. Fotuo batuoluo ?????, nom chinois Juexian ??
  3. Tanmoliuzhi ????, nom chinois Fale ??
  4. ???? Furuoduoluo ou Fuzangduoluo, nom chinois Gongdehua ???
  5. Xiaojing ??
  6. Yiqie shamen duihuangjia jinjing ???????????
  7. Shamen bujing wangzhe lun ??????? ; son épître est réunie avec quatre autres sur différents sujets dans un recueil qui porte son nom.
  8. Nantanfulun ????
  9. Shamen tanfu lun ?????
  10. Bianzonglun ???, Lundunwujianwuyi ??????, Shiyuxuzan ????

Voir aussi

Terre pure | Amitabha | Kumarajiva | Dao'an

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