Jōdo shū

Le jōdo shū est une école amidiste japonaise issue des enseignements du moine tendai Hōnen. Fondée en 1175, le jōdo shū est le courant bouddhiste le plus largementpratiqué au Japon avec le jōdo shinshū.



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Le jōdo shū (???? «École de la Terre pure») est une école amidiste japonaise issue des enseignements du moine tendai Hōnen. Fondée en 1175, le jōdo shū est le courant bouddhiste le plus largementpratiqué au Japon avec le jōdo shinshū.

Le fondateur : Hōnen

Statue de Hōnen à Kōbe.

Hōnen (??? 1133-1212) est issu d'une importante famille japonaise. Sa famille maternelle descendait de marchands de soie originaires de Chine[1]. Hōnen s'appelait à l'origine Seishi-maru, selon le bodhisattva Seishi (Mahasthamaprapta en sanskrit). Après qu'un fonctionnaire rival ait assassiné son père en 1141, Hōnen a été admis au monastère de son oncle à l'âge de neuf ans. Par conséquent, Hōnen a vécu la vie d'un moine et a finalement étudié au célèbre monastère du Mont Hiei.

Hōnen était particulièrement respecté à cause de ses connaissances et de son adhésion aux Cinq Préceptes, mais avec le temps, il est devenu insatisfait de la doctrine bouddhiste tendai qu'il étudiait au Mont Hiei. Influencé par les rédigés de Shandao, Hōnen s'est consacré seulement au bouddha Amida tel qu'exprimé à travers le nembutsu (ou nenbutsu).

Hōnen a fini par gagner des disciples issus de l'ensemble des milieux, et a fait de nombreux adeptes, surtout parmi les femmes qui avaient été exclues jusque-là de la pratique bouddhiste sérieuse. Il s'agissait surtout de pêcheurs, de prostituées[2] et de diseurs de bonne aventure. Hōnen se distinguait aussi en n'établissant pas de discrimination envers les femmes ayant leurs menstruations : alors, on les considérait comme impures. Tout cela a causé des inquiétudes parmi l'élite religieuse et politique de Kyōto et , finalement, l'empereur Go-Toba a publié un décret en 1207 qui exilait Hōnen dans une région reculée du Japon et lui donnait un nom criminel. Certains des adeptes de Hōnen ont été exécutés, alors que d'autres, parmi lesquels Shinran, ont été exilés vers d'autres régions du Japon, loin de Hōnen[1].

Finalement, Hōnen a été gracié et est retourné à Kyōto en 1211, mais il est mort peu après au cours de l'année 1212, deux jours uniquement après avoir terminé de dicter son célèbre Serment en une feuille (?????, ?) [3].

Doctrine

Le Chion-in, temple principal du jōdo shū à Kyōto.

Le jōdo shū est fortement influencé par l'idée du mappō ou «Ère de la fin du dharma». L'idée générale du mappō est qu'avec le temps la société devient si corrompue que les gens ne peuvent plus mettre efficacement les enseignements du Bouddha en pratique. Selon la croyance médiévale, les signes du mappō comprenaient les guerres, les catastrophes naturelles et la corruption de la sangha. Le jōdo shū a été fondé vers la fin de l'époque de Heian, tandis que le bouddhisme au Japon s'impliquait profondément dans les intrigues politiques, et qu'on voyait les moines faire étalage de leur richesse et de leur pouvoir. À la fin de cette époque, des guerre ont aussi éclaté entre des clans de samouraïs antagonistes, alors que le peuple subissait des tremblements de terre et une série de famines[4].

Hōnen, par le biais des enseignements du jōdo shū, cherchait à offrir, dans un âge dégénéré, une pratique bouddhique simple à laquelle tout le monde pouvait avoir recours en vue de l'Éveil : la dévotion envers le bouddha Amida telle qu'exprimée dans le nembutsu. Grâce à la compassion d'Amida, les êtres renaissent dans la Terre pure (Sukhāvatī en sanskrit) où ils peuvent réaliser plus aisément l'Éveil. Hōnen ne pensait pas que les autres pratiques bouddhiques étaient erronées, mais plutôt qu'elles n'étaient pas réalisables sur une vaste échelle, surtout pendant les temps complexes de son époque[5].

La répétition du nembutsu est une caractéristique commune du jōdo shū qui découle du vœu essentiel du bouddha Amida. Cependant, les pratiquants sont en outre encouragés à observer des pratiques «auxiliaires», comme les Cinq Préceptes, la méditation, la psalmodie de soutras et d'autres bonnes actions. Il n'y a cependant pas de règle stricte à ce sujet : puisque la compassion d'Amida couvre à l'ensemble des êtres qui récitent le nembutsu, l'individu a la liberté de choisir comment respecter ces pratiques auxiliaires.

Le Grand Soutra de la Vie Illimitée est le texte bouddhiste central du jōdo shū et le fondement de la croyance dans le vœu essentiel d'Amida. Outre le Grand Soutra, le Soutra de la Contemplation et le Soutra d'Amitabha (Petit Soutra de la Vie illimitée) sont aussi importants. Les rédigés de Hōnen sont d'autres sources de la doctrine, surtout son dernier rédigé, le Serment en une feuille.

Le jōdo shū, à l'instar des autres écoles bouddhistes, entretient une prêtrise professionnelle, monastique, qui aide à guider la congrégation, et maintient aussi des temples connus, tel que le temple principal à Kyōto, le Chion-in, où réside le chef de l'école, nommé monshu en japonais.

Jōdo shū et jōdo shinshū

Le jōdo shū est fréquemment comparé au jōdo shinshū fondé par Shinran, un disciple de Hōnen. Parce que Shinran était un élève fidèle de Hōnen, le jōdo shinshū change peu du jōdo shū, mais il existe cependant quelques divergences doctrinales :

Les deux écoles considèrent que les personnes qui ont commis des actes graves peuvent malgré tout renaître dans la Terre Pure, et que le nembutsu devrait être le principal acte de dévotion des amidistes.

Sous-écoles

Le rameau principal du jōdo shū, la branche chinzei , a été soutenu par Shoko (aussi connu sous le nom de Benchō), disciple de Hōnen et quelquefois reconnu comme le second patriarche du jōdo shū. Cependant, les autres disciples de Hōnen se sont éparpillé dans un certain nombre d'autres écoles et interprétations de la doctrine du jōdo shū, surtout après qu'ils ont été exilés en 1207[10] :

Dans le jōdo shinshū, Hōnen est reconnu comme le septième patriarche. Selon le point de vue, le jōdo shinshū peut être reconnu comme une autre branche du jōdo shū.

Le jōdo shū hors du Japon

Bien que l'école soit essentiellement implantée au Japon, il y a une importante communauté jōdo shū à Hawaii mais aussi quelques temples aux États-Unis continentaux.

Sources

Notes et références

  1. (en) About Honen Shonin - Honen's Life, site officiel du jōdo shū.
  2. (en) Nyorai-in in Settsu, Jodo Shu Research Institute.
  3. (en) Ichimai-kishomon (The One Sheet Document) , Jodo Shu Research Institute. Le texte a été traduit en français par Gaston Renondeau dans Le Bouddhisme japonais - Textes fondamentaux de quatre grands moines de Kamakura : Hônen, Shinran, Nichiren et Dôgen, Albin Michel, Paris, 1965.
  4. Sho-on Hattori, A Raft from the Other Shore : Honen and the Way of Pure Land Buddhism, Jodo Shu Press, 2001, pp. 16-19 (ISBN 4883633292)
  5. Sho-on Hattori, op. cit. , p. 52.
  6. (en) Teachings and Practice - Dharma Teachings, site officiel du jōdo shū.
  7. Sho-on Hattori, op. cit, p. 37.
  8. Sho-on Hattori, op. cit. , p. 28.
  9. (en) Commentaries - Notes on'Essentials of Faith Alone', The Collected Works of Shinran (www. shinranworks. com).
  10. (en) The 4 Eras of Honen's Disciples, Jodo Shu Research Institute.

Bibliographie

Liens externes

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"Jôdô Shû ou Amidisme porte"

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