Dhāranī

Une dhāraṇī est une formule de puissance magique identique au mantra. Ces deux termes peuvent même être synonymes, quoiqu'ils soient fréquemment utilisés dans des contextes différents, une dhāranī pouvant être dénuée d'intention spirituelle...



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Une dhāraṇī est une formule de puissance magique identique au mantra. Ces deux termes peuvent même être synonymes, quoiqu'ils soient fréquemment utilisés dans des contextes différents, une dhāranī pouvant être dénuée d'intention spirituelle et confiner à la simple sorcellerie.

Tout comme dharma, le mot dhāranī provient de la racine sanskrite dhar qui veut dire porter ou tenir. Dharanī, sans la diacritique sur le premier a, est le nom de la terre comme déité. Avec une diacritique il s'agit du féminin de dhārana qui est l'art de la mnémotechnique. En ce premier sens, non-problématique, dhāranī est une formule de mémoire par laquelle on peut retenir de longs textes, un mnémonique; il peut aussi s'agir d'un résumé versifié à la fin d'un texte, nommé simplement «gatha», verset.

Le Bouddha Gautama Shakyamuni en samadhi. On voit l'Arhat Ananda à l'arrière-plan. On doit à sa mémoire exceptionnelle une bonne partie du canon pali exposant les premiers enseignements. Le swastika sur la poitrine du Bouddha est un symbole universel de bon augure, représentant ici l'inépuisable compassion des Éveillés.

Dans une culture principalement orale, on devine facilement l'importance des techniques mnémoniques. Ainsi, Ananda, intendant personnel et cousin de Bouddha Shākyamouni, était doué d'une grande érudition et d'une excellente mémoire, mais était aussi dit pourvu des dharanis[1]. Après que Mahākāshyapa, le successeur de Bouddha, lui ait enjoint d'intensifier sa pratique, Ananda atteint enfin l'état d'Arhat, et put par conséquent participer à l'établissement du canon lors du premier concile bouddhique. Il sut réciter l'ensemble des discours qu'il avait entendu le bouddha prononcer.

C'est probablement à partir de cette acception mnémonique que s'est opéré un glissement de sens vers la magie : Le mnémonique, en condensant la majeure partie d'une instruction ou d'un enseignement, semble doué d'une efficacité mystérieuse facilement réorientée vers le surnaturel. Quoi qu'il en soit la dhāranī en vient à signifier la formule magique, en particulier de protection, tout comme son équivalent, le mantra.

En règle générale un mantra est plus concis qu'une dhāranī, qu'on peut aussi traduire par invocation, comme dans le sūtra La dhāranī de la grande compassion d'Avalokiteshvara, ou encore par hymne :

«Une dhāranī est un mantra étendu, une séquence rythmique de sons qui exprime, à travers ses vibrations spirituelles uniques, la vérité principale transcendant toute dualité. Le pouvoir qu'a une telle formule d'évoquer des forces invisibles quand elle est chantée avec un cœur sincère dépend, dans une certaine mesure, du son lui-même, mais toujours plus de l'état d'esprit du chanteur. Ainsi une dhāranī aura-t-elle une plus grande puissance si elle est proférée par un être d'une foi pure, l'esprit concentré, et le cœur ouvert. [2]»

Le philosophe bouddhiste japonais Kūkai faisait une distinction entre dhāranī et mantra, et l'utilisait comme base de sa théorie du langage. En particulier, l'usage du terme mantra est restreint aux pratiques bouddhistes ésotériques tandis que dhāranī est utilisée dans des rituels autant ésotériques qu'exotériques. C'est Kūkai qui a forgé le terme shingon, littéralement «parole vraie», comme traduction japonaise de «mantra». Il a cependant préféré transcrire dhāranī phonétiquement par darani, ce qui est toujours l'usage actuel.

Notes

  1. Soûtra de la liberté inconcevable : Les enseignements de Vimalakīrti. [Sansk.  : Vimalakīrti Nirdesha Sūtra]. Édition chinoise de Kumārajīva (344-413). Traduction fr. de Patrick Carré. Librairie Arthème Fayard, Paris, 2000.224 p. /p. 161 ISBN 978-2213606460
  2. Philip Kapleau, Question zen. Traduction de Vincent Bardet. Éditions du Seuil, collection Points Sagesse, Paris, 1992.383 p. / p. 231 ISBN 2-02-014596-0

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