Shiho

Dans le Bouddhisme Zen, la tradition veut qu'un enseignant transmette à un moment ou à un autre son "Dharma" à son disciple. Cette transmission est attestée par un document formel nommé Shiho.

Les conditions de la transmission

Au plan mythologique, cette transmission survient quand l'élève a atteint un niveau de réalisation égal à celui de son maître. En réalité, et ce depuis les temps les plus anciens, divers facteurs peuvent intervenir pour justifier cette transmission.

Dans l'école Rinzai du Zen (Linji en chinois moderne), cette transmission survient quand l'élève a su donner au maître une réponse satisfaisante à la série d'énigmes (koans) à lui présentées par ce dernier. Les réponses sont codifiées dans un ouvrage secret, et passent par divers niveaux. On dit que l'élève atteint le satori et ce dernier s'est vu consacré par le kensho, sceau d'authentification.

Dans cette école, comme dans l'école Sōtō fondée par Dôgen au XIII^e siècle, il arrivait souvent que la transmission soit donnée à des fins familiales ou politiques. En donnant la transmission à certains individus influents, on pouvait se les attacher. Ou bien on pouvait le vendre, ce qui permettait de renflouer des finances en situation complexe.

Au XVIII^e siècle, Menzan, chef de l'école Sôtô au Japon, dans l'objectif de simplifier les choses, décréta que désormais, on n'attendrait plus qu'un élève ait atteint le satori pour lui transmettre le Dharma, mais que cette transmission se ferait automatiquement quatre ans après que le disciple ait pris les vœux de bodhisattva sous sa direction. Bien que cette réforme n'ait pas été facile à faire passer, elle forme actuellement la règle dans cette dernière école. Généralement, au Japon, où, depuis 1855, les bonzes peuvent se marier, elle est donnée au fils du bonze, ce autorise la famille de conserver le temple et les revenus qui vont avec.

Au XX^e siècle, de nombreux occidentaux ont obtenu la transmission, certains suite à une étude assidue et sincère, d'autres toujours en fonction d'enjeux politiques, les deux se mélangeant quelquefois.

Il vaut par conséquent mieux éviter de confondre un shiho, certificat de transmission, avec la preuve incontestable de la réalisation d'un enseignant.

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