Sūtra du Cœur

Le Sūtra du Cœur est certainement le texte bouddhique le plus connu et le plus important ; il est souvent récité par des moines et des bouddhistes laïcs.



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Le Sūtra du Cœur (sk. Hridaya sūtra, ch. Xīnjīng «??») est certainement le texte bouddhique le plus connu et le plus important ; il est souvent récité par des moines et des bouddhistes laïcs.

C'est un texte du bouddhisme mahāyāna. Il est nommé Sūtra du Cœur car il contient le cœur de l'enseignement de la Prajñāpāramitā, la Perfection de la Sagesse (aussi nommée Sagesse idéale, ou Connaissance transcendante, ou Sagesse transcendante, Prajñā), à savoir la vacuité de toute chose et de tout phénomène - la vacuité (shunyata, Śūnyatā en sanskrit) ne voulant pas dire la non-existence, mais l'absence de caractère substantiel, fixe et inchangeant.

Voici ce qu'une fois j'ai entendu. Le Bhagavan se trouvait à Rajagriha, sur le Pic des Vautours, entouré d'une grande congrégation de moines et d'une grande assemblée de Bodhisattvas. À ce moment-là, le Bhagavan était absorbé en la concentration sur les catégories de phénomènes, nommée "Vision Profonde".

Au même moment, le Bodhisattva Mahasattva arya Avalokiteshvara contempla la pratique même de la profonde perfection de la sagesse et il vit que les cinq agrégats aussi étaient vides de nature propre.

Puis, par le pouvoir du Bouddha, le vénérable Sharipoutra s'adressa en ces termes au bodhisattva Mahasattva arya Avalokiteshvara :

"Les fils de la lignée désireux de pratiquer la profonde perfection de la sagesse, comment doivent-ils s'y prendre ?"

Le Bodhisattva mahasattva arya Avalokiteshvara répondit alors au vénérable Sharadvatipouttra : "Sharipoutra, les fils ou les filles de la lignée qui désirent pratiquer la profonde perfection de la sagesse doivent la considérer de la manière suivante : ils doivent contempler, correctement ainsi qu'à maintes reprises, le fait que les cinq agrégats, eux aussi, sont vides de nature propre.

La forme est vide. La vacuité est la forme. La vacuité n'est pas autre que la forme et la forme n'est pas autre que la vacuité. De même, la sensation, l'identification, les facteurs composés et la conscience sont-ils vides.

Sharipoutra, ainsi l'ensemble des phénomènes sont-ils vacuité ; ils sont sans caractéristique ; ils ne naissent ni ne cessent ; ne sont ni souillés ni non souillés ; ni déficients; ni parfaits.

En conséquence, Sharipoutra, dans la vacuité il n'y a ni forme, ni sensation, ni identification, ni facteurs composés, ni conscience ; ni œil, ni oreille, ni nez, ni langue, ni corps, ni mental ; ni forme, ni son, ni odeur, ni saveur, ni objet du toucher, ni phénomène mental. De l'élément de l'œil et ainsi de suite, jusqu'à l'élément et l'élément de la conscience du mental, il n'y a pas d'élément. Il n'y a ni ignorance ni élimination de l'ignorance et ainsi de suite, jusqu'à : il n'y a ni vieillissement et mort, ni élimination du vieillissement et de la mort. Ainsi qu'à l'avenant, il n'y a ni souffrance, ni origine de la souffrance, ni cessation, ni voie ; il n'y a ni sagesse transcendante, ni obtention, ni non-obtention.

Sharipoutra, ainsi, dans la mesure où il n'y a pas d'obtention, les bodhisattvas se fondent-ils sur la perfection de la sagesse et ils demeurent en elle , l'esprit sans voile et sans peur. Et comme ils sont passés bien au-delà de toute erreur, ils parviennent au stade final du Nirvāna. C'est en s'appuyant sur la perfection de la sagesse que l'ensemble des bouddhas des trois temps eux aussi font naître pleinement l'insurpassable éveil idéalement accompli.

Aussi le mantra de la perfection de la sagesse, le mantra de la grande connaissance, le mantra auquel rien n'est supérieur, le mantra égal à l'incomparable, le mantra qui apaise à jamais toute souffrance, doit être reconnu comme véridique car il ne trompe pas. Et voici le mantra de la perfection de la sagesse :

Ta dya tha [om] gaté gaté paragaté parasamgaté Bodhi Svāhā (aller, aller, aller au-delà, au-delà du par delà, que l'éveil soit réalisé!)

Sharipoutra, c'est ainsi qu'un bodhisattva Mahasattva doit s'exercer à la profonde perfection de la sagesse. "

Puis le Baghavan sortit de sa concentration et loua le bodhisattva Mahasattva arya Avalokiteshvara en disant : "Bien ! Bien ! Ô fils de la lignée, il en est ainsi, il en est bien ainsi. C'est précisément comme tu viens de l'exposer qu'il convient de pratiquer la profonde perfection de la sagesse et les tathagatas eux-mêmes se réjouissent.

Quand le Baghavan eut dit cela, le vénérable Sharadvatipoutra, le bodhisattva Mahasattva arya Avalokiteshvara, l'entourage au complet, mais aussi le monde des dieux, des hommes, des asouras et des gandharvas, furent remplis de joie et louèrent les paroles du Baghavan.

Sūtra du Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante (traduction de l'Anagārika Prajñānanda, 1981)

Hommage à la Sublime, Noble Perfection de Connaissance Transcendante (Prajñā)  !

Le Noble Bodhisattva Avalokiteśvara se mouvait dans le cours profond de la Perfection de Connaissance Transcendante ; il regarda attentivement et vit cinq agrégats d'existence, vides dans leur nature propre.

Voici Sāriputra, forme est vacuité (sūnyatā) et vacuité est forme ; forme n'est autre que vacuité, vacuité n'est autre que forme ; à l'endroit où il y a forme, il y a vacuité, à l'endroit où il y a vacuité, il y a forme ; ainsi en est-il des sensations, des notions, des facteurs d'existence et de la connaissance discriminative.

Voici Sāriputra, l'ensemble des phénomènes (dharma : phénomènes conditionnés et inconditionnés) ont pour caractéristique la vacuité ; ils sont sans naissance, sans annihilation, sans souillures et sans pureté, sans déficience et sans plénitude.

C'est pourquoi, Sāriputra, dans la vacuité, il n'y a ni forme, ni sensation, ni notion, ni facteur d'existence ni connaissance discriminative ; ni œil, ni oreille, ni langue, ni corps, ni mental ; ni formes, ni sons, ni odeurs, ni goûts, ni objets tangibles, ni objets mentaux ; ni élément de la vue jusqu'à ni élément de la connaissance mentale ; ni absence de Vue, ni cessation de l'absence de Vue jusqu'à ni déclin et mort, ni cessation du déclin et mort ; ni souffrance, ni origine, ni extinction, ni Sentier ; ni connaissance, ni obtention, ni absence d'obtention.

C'est pourquoi, Sāriputra, le Bodhisattva, par sa qualité de «sans obtention», prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, demeure, la psyché libre d'obstruction. N'ayant pas d'obstructions de la psyché, il est sans crainte, il a surmonté les méprises et il atteint finalement l'Eveil (nirvāna).

Tous les Eveillés (Buddha) qui se tiennent dans les trois périodes de temps, prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, se sont pleinement éveillés du parfait et complet Eveil.

C'est pourquoi on doit connaître la Perfection de Connaissance Transcendante comme le grand mantra, le mantra de grande Vue, le mantra ultime, le mantra sans égal, celui qui soulage de toute douleur, essentiel, sans erreur. Par la Perfection de Connaissance Transcendante ce mantra a été proclamé ainsi :

«Allée, allée, allée au-delà, allée totalement au-delà, Eveil (Bodhi), svāhā».

Telle est la conclusion du Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante.

(Transcription dans le)

prajñāpāramitāhṛdayasūtram

oṃ namo bhagavatyai āryaprajñāpāramitāyai

āryāvalokiteśvaro bodhisattvo gambhīrāṃ prajñāpāramitācaryāṃ caramāṇo vyavalokayati sma : pañca skandhās tāṃś ca svabhāvaśūnyān paśyati sma.

iha śariputra rūpaṃ śūnyatā śūnyataiva rūpaṃ, rūpān na pṛthak śūnyatā śūnyatāyā na pṛthag rūpaṃ, yad rūpaṃ sā śūnyatā yā śūnyatā tad rūpam; evam eva vedanā saṃjñā saṃskāra vijñānam.

iha śariputra sarvā dharmāḥ śūnyatā lakṣaṇā, anutpannā aniruddhā amalā avimalā anūnā aparipūrṇāḥ.

tasmācchāriputra śūnyatāyāṃ na rūpaṃ na vedanā na saṃjñā na saṃskārā na vijñānaṃ ;

na caksuḥ śrotra ghrāṇa jihvā kāya manāṃsi ; na rūpa śabda gandha rasa spraṣṭavya dharmāḥ ; na cakṣurdhātur yāvam na manovijñānadhatūḥ ;

nāvidyā nāvidyākṣayo yavām na jarāmaraṇaṃ na jarāmaraṇakṣayo ;

na duḥkha samudaya nirodha mārgā, na jñānaṃ, na prāptir na aprāptiḥ.

tasmācchāriputra aprāptitvād bodhisattvasya prajñāpāramitām āśritya viharaty acittāvaraṇaḥ ; cittāvaraṇanāstitvād atrasto viparyāsātikrānto niṣṭhā nirvāṇaḥ.

tryadhvavyavasthitāḥ sarvā buddhāḥ prajñāpāramitām āśrityānuttarāṃ samyaksambodhim abhisambuddhāḥ.

tasmāj jñātavyam : prajñāpāramitā mahā mantro mahā vidyā mantro ‘nuttara mantro ‘samasama mantraḥ,

sarva duḥkha praśmanaḥ, satyam amithyatvāt. prajñāpāramitāyām ukto mantraḥ. tadyathā :

gate gate pāragate pārasaṃgate bodhi svāhā.

iti prajñāpāramitā hṛdayaṃ samāptam.

Prajñānanda [1] rappelle qu'une exégèse n'a un sens qu'en vérité relative (samvrtti satya) tandis que le véritable sens du sutra doit être compris en vérité absolue (paramārtha satya).

Le 2e paragraphe («rūpaṃ śūnyatā») définit la vacuité des agrégats par des relations d'identité, d'exclusion et d'équivalence : l'ensemble des phénomènes existants apparaissent, se développent et disparaissent, sans rien qui perdure en eux.

Le 3e paragraphe («sarvā dharmāḥ śūnyatā lakṣaṇā») affirme la vacuité de l'ensemble des phénomènes, conditionnés ou inconditionnés.

Le 4e paragraphe («śūnyatāyāṃ na rūpaṃ»), l'unique qui soit négatif («na»), nie tout élément d'existence, y compris la Voie bouddhique. La raison est que les paragraphes qui ont précédé supposaient un observateur, et relevaient par conséquent de la vacuité relative (selon la «lokiya prajñā»), tandis que la disparition des agrégats équivaut à une vacuité absolue («lokuttara prajñā»).

Le mantra décrit trois étapes dans la progression de «prajñā», la Connaissance transcendante, sur la Voie :

  • «gate» : la marche sur la Voie (le méditant ne s'identifie plus au spectacle et entame l'ascèse)  ;
  • «paragate» : la prajñā pāramitā fait connaître l'absence de nature propre des phénomènes, en vacuité / telléité ;
  • «parasamgate» : éveil à la vacuité totale par extinction des agrégats individuels.

  1. Bouddhisme gnostique, Arche, Milan, 1981


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